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ZFE à Lyon : Une mesure écologique, mais à quel prix social ?

La Zone à Faibles Émissions (ZFE) mise en place à Lyon dans le cadre du Plan de Protection de l’Air vise à réduire les émissions de particules fines en interdisant progressivement la circulation des véhicules les plus polluants. D’après Air Rhône-Alpes (2023), les transports routiers représentent près de 30 % des émissions de NOx et de particules fines dans la métropole lyonnaise. L’intention écologique est donc claire : améliorer la qualité de l’air pour protéger la santé publique.

Une mesure socialement discriminante

Mais derrière cette volonté louable se cache une réalité sociale préoccupante. Les véhicules concernés par les restrictions sont majoritairement des voitures anciennes, souvent détenues par des ménages à faibles revenus. Selon une enquête de l’INSEE (2022), près de 40 % des foyers modestes possèdent un véhicule de plus de 15 ans, souvent indispensable pour se rendre au travail, accompagner leurs enfants, ou simplement se déplacer en dehors des grands axes.

La mise en œuvre de la ZFE sans dispositif d’accompagnement équitable entraîne donc une forme d’exclusion territoriale. Elle impose un coût invisible mais lourd : celui du remplacement du véhicule, de l’adaptation forcée, ou d’un isolement accru pour celles et ceux qui vivent en périphérie, où les transports publics sont insuffisants.

Une transition à deux vitesses

Cette politique crée une écologie à deux vitesses : d’un côté, les ménages urbains et aisés qui peuvent s’équiper en véhicules hybrides ou électriques ; de l’autre, les familles populaires contraintes de renoncer à leur mobilité. Une fracture sociale que Spartacus juge inacceptable.

L’écologie ne doit pas devenir un privilège de riches.

Vers une transition juste et solidaire

Chez Spartacus, nous plaidons pour une transition écologique réellement solidaire, fondée sur trois piliers :

  • Des aides ciblées pour les foyers modestes (bonus élargi, microcrédit, reprise étendue).

  • Un réseau de transports publics gratuit, renforcé et étendu, notamment vers les zones rurales et périurbaines.

  • Une concertation citoyenne locale obligatoire pour toute extension de ZFE, comme recommandé par le Comité Citoyen de la Transition (2024).

Conclusion

La lutte contre la pollution est essentielle, mais elle ne doit ni fragiliser les plus précaires, ni creuser les inégalités territoriales. Pour Spartacus, l’écologie ne peut être qu’inclusive, démocratique et sociale.

Références :

  • Air Rhône-Alpes, Rapport Qualité de l’air 2023

  • INSEE, Enquête Mobilité des personnes 2022

  • Comité Citoyen de la Transition, Rapport 2024

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